ECB avec Joby Bernabé
Guadeloupe
2012
Jocelyn Akwaba-Matignon transcende avec ses toiles les évidences de la généalogie linéaire et sa mythification d’une pureté originelle supposée. Dans l’exposition proposée, à l’espace Blandin Jarry, il montre une rétrospective de 20 ans de travail.
On y trouve la série « Esprit de la Terre » fortement marquée par l’utilisation de la matière (terre, cendres, végétaux fossilisés). Ces toiles souvent de grande taille sont la réminiscence de son appartenance au terroir et l’artiste les a créées grâce aux vibrations telluriques qui l’enveloppaient, à ce moment.
A cet effet, l’artiste-peintre a proposé à Joby Bernabé sa collaboration pour mettre en lumière et en mots leur perception commune de la mise en jeu de cultures très différentes qui viennent nourrir notre culture antillaise spécifique (notion du rhizome, chère à Édouard Glissant)
Pour ce poète martiniquais d’une soixantaine d’années, reconnu internationalement les textes suivent les traces des paroles qui sollicitent sa voix et conforte sa voie.
Comme pour Akwaba Matignon avec ses toiles, les barrières de langues, de cultures et de modes, s’effacent devant la pertinence émotionnelle du langage artistique universel.
C’est donc à une démarche singulière d’une vision productive, constructive et projective que les deux artistes nous invitent à suivre. C’est une manifestation de la mondialité, notion chère à E. Glissant ; en effet il s’agira bien d’un enrichissement mutuel, sur le plan intellectuel, spirituel, et sensible. Dans le cadre de la mondialisation, les Antilles méritent toute leur part dans « le dire » du monde, dans la compréhension-même de l’Homme.
Joby Bernabé place ses textes au cœur de la nature et de l’humain.
Jocelyn Akwaba Matignon place ses toiles au cœur de l’humain et des symboles du Monde, de l’Inframonde